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Rituels de Carnaval

Chaque année, le Carnaval est célébré dans de nombreux pays européens et dans l’Amérique du Nord et du Sud, entre l’Épiphanie et le Mardi Gras. Les origines de cette fête sont multiples et remonteraient à l’Antiquité. Dès le IIe siècle avant J.-C., Babylone consacrait plusieurs jours de festivités en l’honneur de la déesse Anaïtis pour marquer le début du printemps et le renouveau de la nature. La Grèce antique offrait cette célébration au Dieu de la fécondité, du vin et de la végétation, Dionysos. Rome organisait les Saturnales, de grandes festivités en l’honneur du Dieu de l’agriculture et du temps, Saturne.

Pendant ces fêtes, les rôles sociaux étaient inversés et les esclaves prenaient la place de leurs maîtres, les maîtres devenaient des esclaves en les servant à table par exemple. Sous le couvert du masque, ce qui était habituellement interdit devenait permis.

Au Moyen Age, l’Église catholique, d’abord opposée à ces festivités héritées de traditions païennes, finit par se les approprier pour permettre un temps de relâchement et contenir les révoltes.

Que reste-t-il de ces traditions et comment se transforment-elles avec le temps ? Les films de ce programme traversent cinq rituels de Carnaval (Bahamas, Galice, Haïti, Pays basque et Brésil) qui rappellent les origines de ces cérémonies collectives et racontent les processus de réappropriation de ces rites à travers différentes communautés.

Here is the Imagination of the Black Radical de Rhea Storr (GB, 2020, 10′)
L’afrofuturisme est transmis par le peuple bahaméen à travers le Junkanoo, une forme de carnaval aux Bahamas. Célébré à l’origine par les esclaves qui n’avaient droit qu’au congé du jour et lendemain de Noël, le Junkanoo peut être considéré comme une forme de résistance.

Os Corpos de Eloy Domínguez Serén (ES, 2020, 11’)
En Galice, une des formes les plus anciennes de carnaval a lieu chaque année. Pendant plusieurs jours, des défilés sont organisés avec des personnages qui portent des tenues spectaculaires, notamment un masque et une ceinture garnie de grosses cloches de vache.

Nan Lakou Kanaval de Kaveh Nabatian (HT, 2014, 9′)
Voyage à travers le carnaval haïtien tel que vécu par une jeune femme, à la frontière entre documentaire, poème visuel et hallucination. Des anges de la mort et des groupes d’hommes couverts de sirop noir affrontent un géant aux yeux de feu, au rythme des musiques haïtiennes rara et raboday.

Pasaia de Giulia Grossmann (FR, 2021, 23’)
Galerie de monstres, défilés musicaux, abîme d’un espace et d’un temps mystifiés, grand cirque de saison convulsé, cette exploration filmique nous plonge dans un monde très lointain, où la mythologie basque se tisse dans des paysages intemporels. Coutumes et croyances convergent vers un rituel carnavalesque.

Faz Que Vai de Bárbara Wagner et Benjamin de Burca (BR, 2015, 12’)
Le frevo est un style de danse et de musique lié au carnaval brésilien. Ses origines viennent de la musique de défilé militaire et les mouvements de la danse proviennent de la capoeira, art martial créé par les esclaves transporté·e·s d’Afrique au Brésil. Les quatre danseur·euse·x·s se réapproprient la danse à travers leurs identités.

La Vitrine Cinéma a été installée dans le passage du Plaza et propose un nouveau programme tous les 1ers mercredis du mois. De 8h à minuit, les passants et les passantes peuvent découvrir une sélection de films courts préparés par Delphine Jeanneret, programmatrice et curatrice de films.