Fondation-Le-Plaza-Histoire-Couverture

Une icône de l’architecture moderne de l’après-guerre à Genève

Réalisés par l’architecte Marc J. Saugey entre 1951 et 1953, l’ensemble du Mont-Blanc Centre et le cinéma Plaza constituent un projet urbain unique.

Grâce au soutien d’un groupe d’amoureux de la salle du Plaza et de luttes acharnées, le Plaza a échappé à la démolition. Il est aujourd’hui, après le rachat par la Fondation Wilsdorf, un bâtiment classé, reconnu objet d’exception du patrimoine bâti genevois, l’un des rares datant du XXème siècle bénéficiant des mesures de protection les plus élevées à Genève. 

Le Plaza - Plan Coupe
La salle de cinéma vue d de l'extérieur, photographie de Serge Fruehauf, 2021

Une des singularités du Plaza, tant au niveau technique qu’esthétique, se trouve dans la structure de la salle de cinéma.

La salle est en effet surmontée de six grandes fermes en aluminium d’une hauteur de dix mètres et de vingt-cinq mètres de long chacune, qui forment la charpente visible du cinéma.

Ces structures porteuses laissées apparentes de manière volontaire forment un élément esthétique fort, souligné par un éclairage au néon, qui met en valeur une prouesse technique pionnière en Suisse et même en Europe. (photo Serge Fruehauf)

 

 

La salle accueille un imposant balcon et une galerie-foyer, appelée le Promenoir, à mi-hauteur à l’arrière. Celle-ci révèle également une performance technique réalisée avec la complicité de l’ingénieur Pierre Froidevaux offrant une portée de trente mètres. La galerie s’appuie en effet uniquement sur deux supports latéraux en béton disposés de chaque côté de la salle. En résulte un grand volume sans aucune entrave visuelle.

 

Plan architecture coupe Plaza et Mont-Blanc Centre . Marc J. Saugey
L'entrée du Plaza vue de la salle de cinéma, photo Michel Giesbrecht, 2021

« L’ensemble de la composition offre une grande fluidité spatiale: on circule dans le bâtiment sans franchir de seuil. La séquence qui mène les spectateurs du trottoir de la rue du Cendrier au passage intérieur, puis au « lobby » ouvert du cinéma avec le bar-glacier, les caisses, le foyer, puis vers la salle de cinéma et jusque au pied de l’écran – le tout de plain-pied et avec pour seule limite une double rangée de portes vitrées et un rideau de velours rouge – est remarquable.

Le « lobby » du Plaza est un véritable carrefour urbain en miniature, enserré entre les vitrines des boutiques, et jouant des synergies fonctionnelles. Les différents dispositifs architecturaux conduisent à l’effacement de la frontière entre privé (commercial) et public (collectif). » explique Catherine Dumont d’Ayot dans la thèse qu’elle a consacrée en 2014 à l’oeuvre de Saugey. (photos à gauche et ci-dessous Michel Giesbrecht)