Le Plaza - Plan Coupe

Bitume, liberté et désillusion

Le nouveau message choisi par l’artiste Christian Robert-Tissot pour l’enseigne lumineuse du Plaza invoque une œuvre de révolte, avec une réplique tirée du film culte Easy Rider.

Réalisé par Dennis Hopper en 1969,  Easy Rider est un film emblématique de la contre-culture américaine. Le réalisateur y incarne Billy, qui voyage aux côtés de Wyatt, interprété par Peter Fonda. Ce duo de motards, mordus autant de bitume que de drogues, sillonne les routes des États-Unis, en quête d’une liberté absolue, entre trip psychédélique et désillusion amère. Sur leur chemin ils croisent un certain Jack Nicholson, inoubliable dans le rôle de George Hanten, avocat alcoolique illuminé.

Ce road trip halluciné traverse une Amérique vidée de ses mythes, choc frontal entre l’idéal libertaire des années 60 et la violence sourde d’une société qui rejette tout ce qui échappe à la norme. Dans l’impossibilité d’une conciliation, on fait face à des paysages grandioses et à la beauté silencieuse du vide environnant. Le tout est porté par une bande-son exceptionnelle qui épouse l’évolution du récit, du rugissement libérateur de « Born to Be Wild » aux envolées planantes et crépusculaires qui marquent la fin du voyage.

Ce road movie reflète une génération en rupture, marquée par les assassinats de Martin Luther King et de John F. Kennedy, et par la guerre du Vietnam. Film charnière dans l’histoire du cinéma, Easy Rider marque le début d’une nouvelle vague hollywoodienne, prouvant qu’un film indépendant, tourné avec un budget modeste, pouvait rencontrer un immense succès critique et commercial. À sa sortie, il remporte d’ailleurs le Prix de la première œuvre au Festival de Cannes.

Retrouvez la série complète Contre-Plongée de Christian Robert-Tissot, lancée en décembre 2020. Le message de l’enseigne se renouvelle tous les trois mois jusqu’à l’ouverture officielle du Plaza Centre Cinéma fin 2026.

Crédit photo: Nicolas Lieber